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Les Navires de Guerre : Puissance et Défense

CEO Hạnh David
Image : USS Iowa (BB-61) lors d'un exercice de tir près de Vieques Island, Porto Rico Les navires de guerre sont des éléments essentiels des forces armées, qu'ils soient de surface ou des sous-marins. Ils...

Navire de Guerre Image : USS Iowa (BB-61) lors d'un exercice de tir près de Vieques Island, Porto Rico

Les navires de guerre sont des éléments essentiels des forces armées, qu'ils soient de surface ou des sous-marins. Ils offrent des systèmes d'armes capables d'attaquer, de se défendre, et de protéger d'autres unités, qu'il s'agisse de bâtiments de soutien ou auxiliaires. Certains d'entre eux sont équipés de systèmes d'auto-défense, tandis que d'autres sont totalement dépourvus d'armement.

Dans la marine française, on préfère souvent utiliser le terme de "bâtiment" pour désigner ces navires, bien que les termes de "navire", "bateau", ou "unité" soient également employés. Par contre, le terme de "vaisseau", qui désignait autrefois les gros navires à voiles, n'est plus utilisé par les marins pour décrire les navires modernes.

La Définition Juridique et les Droits des Navires de Guerre

Selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (article 29), un navire de guerre est défini comme suit :

"Un navire faisant partie des forces armées d'un État, portant les marques extérieures distinctives des navires militaires de sa nationalité. Il est placé sous le commandement d'un officier de marine, officier inscrit sur la liste des officiers ou un document équivalent et au service de cet État. L'équipage de ce navire est soumis aux règles de la discipline militaire."

Les marques distinctives de nationalité peuvent varier selon les pays, et peuvent différer du pavillon national. En droit international, un bâtiment de guerre est considéré comme une portion du territoire de l'État du pavillon. Cela signifie que sa venue dans un port et dans les eaux sous souveraineté d'un pays tiers nécessite une autorisation diplomatique. Cependant, le navire bénéficie également du droit de "passage inoffensif" dans les eaux territoriales d'un pays tiers, ainsi que de l'application des lois et des règlements du pays hôte à bord du bâtiment en escale ou dans les eaux intérieures de ce pays. Ce principe est connu sous le nom d'extra-territorialité des navires de guerre et des autres navires des administrations contribuant à l'action de l'État en mer et qui n'ont pas d'activités commerciales.

Les Missions des Navires de Guerre

Les missions d'un navire de guerre sont définies par l'état-major de la marine, des forces armées, de l'administration ou du gouvernement. Elles peuvent être de différentes natures :

  • Missions militaires : dissuasion nucléaire, démonstration de force, projection de puissance contre la terre ou contre d'autres unités navales, blocus naval, destruction du trafic marchand, minage, protection de convois, d'unités précieuses ou de force navale, surveillance, renseignement, opérations spéciales, débarquement amphibie, soutien logistique, formation et entraînement, expérimentation de matériel, etc.

  • Missions diplomatiques : escale de représentation à l'étranger, accompagnement d'autorité politique, soutien au commerce extérieur et à l'exportation d'armement, etc.

  • Missions de police : lutte contre la piraterie, contre les trafics illicites, surveillance des pêches, police de la navigation, etc.

  • Missions humanitaires : intervention en cas de désastre naturel, transport de secours d'urgence, etc.

  • Missions de service public : assistance et sauvetage en mer, lutte contre la pollution, ravitaillement aux populations, hydrographie et océanographie, etc.

Ces missions sont généralement adaptées aux capacités particulières du navire et à sa spécialisation, ce qui définit le type de bâtiment auquel il appartient : porte-avions ou porte-aéronefs, croiseur ou destroyer, frégate anti-aérienne ou de défense aérienne, anti-sous-marine ou de surveillance, corvette, aviso ou patrouilleur, bâtiment de débarquement, bâtiment de guerre des mines, sous-marin, navire auxiliaire de soutien logistique, de ravitaillement, etc.

Le Commandant d'un Navire de Guerre

La responsabilité d'un navire de guerre incombe à un officier de marine ou un officier marinier, appelé commandant, quel que soit son grade. Il est assisté par un commandant ou par un officier en second.

En France, les commandants sont nommés par décret du président de la République (pour les officiers) ou par décision ministérielle (officiers-mariniers). Une "lettre de commandement" leur est adressée et une cérémonie militaire dite de "prise de commandement" officialise cette nomination devant l'équipage de l'unité.

Le commandant a une autorité totale en toutes circonstances. Il dispose de pouvoirs disciplinaires et d'appréciation sur l'ensemble du personnel de son bâtiment. Il est responsable de la préparation de son unité aux missions qui lui sont confiées, de la préservation de la disponibilité du navire, de l'exécution des missions qui lui sont assignées, et de la défense de l'honneur du pavillon. Il doit également respecter et faire respecter les lois, les règlements en vigueur, et les ordres reçus. En l'absence d'ordres, il prend les mesures nécessaires pour accomplir sa mission.

Le commandant relève généralement de plusieurs autorités. Principalement, il est sous les ordres d'un commandant de forces maritimes (commandement organique) pour ce qui concerne la préparation, la disponibilité et l'administration de son unité, sous les ordres d'un commandant opérationnel pour l'exécution de sa mission, et sous les ordres d'un commandement territorial pour le service courant dans les ports et au mouillage.

L'Équipage d'un Navire de Guerre

Dans la marine nationale française, l'équipage d'un navire de guerre se compose de quatre grandes catégories de personnel, constituées à la fois d'hommes et de femmes (sauf à bord des sous-marins, où la présence de femmes n'est pas encore la norme) :

  • Le personnel chargé de la conduite nautique et des manœuvres, y compris les navigateurs, les timoniers et les manœuvriers.

  • Le personnel chargé de la mise en œuvre des armes (missiliers, etc.) et des équipements de détection et de transmissions (détecteurs, transmetteurs, etc.).

  • Le personnel chargé de la propulsion (mécaniciens), de l'énergie (électriciens), et de la sécurité (pompiers, infirmiers).

  • Le personnel chargé des tâches administratives (fourriers, secrétaires) et de répondre aux besoins de la vie courante (cuisiniers, commis aux vivres, buandiers, etc.).

L'effectif de l'équipage est déterminé par un "plan d'armement", qui fixe quantitativement et qualitativement les grades, les spécialités, et le nombre de personnels pour chaque catégorie. Ce plan d'armement est établi en prenant en compte plusieurs exigences, telles que la permanence de la conduite du navire et de l'énergie-propulsion qui nécessite un service continu, le service des armes et des moyens électroniques qui nécessite soit un service continu soit des "postes de combat", les tâches auxiliaires qui ont des horaires discontinus, et l'entretien et la maintenance du matériel.

L'Organisation d'un Navire de Guerre Moderne

L'organisation d'un navire de guerre moderne repose sur des "centres nerveux" où sont assurées les fonctions de commandement et de contrôle. En France, cette organisation est définie par un arrêté.

  • La conduite du navire, comprenant la navigation et les manœuvres, est assurée depuis la passerelle. C'est là que le commandant ou son représentant, l'officier chef du quart, donne les ordres à la barre et aux machines. La passerelle est également le lieu où sont réglés les aspects généraux de la vie à bord, tels que les informations, les relèves de quart, les alertes, les appels aux postes de combat et aux postes de manœuvre.

  • La propulsion, la production et la distribution d'énergie sont contrôlées depuis un poste central machines, où se trouve un officier de quart énergie-propulsion.

  • La sécurité, qui implique la prévention et la lutte contre les incendies, les voies d'eau, ou les avaries de combat, est surveillée depuis un poste de sécurité.

  • Les opérations, qui consistent en la mise en œuvre des appareils de détection et des systèmes d'armes, l'élaboration de la situation tactique, et la conduite tactique du bâtiment, sont assurées depuis un poste central opérations. C'est là que se tiennent le commandant et éventuellement l'amiral, commandant la force navale lorsque la situation l'exige.

Les Navires de Guerre du Temps de la Marine à Voile

Les performances d'un navire de ligne en bois évoluent considérablement au cours de sa vie opérationnelle. En moyenne, ces navires ont une durée de vie de 12 à 20 ans, avec parfois la possibilité d'extension grâce à des reconstructions qui peuvent leur ajouter une dizaine d'années supplémentaires. Une flotte opérationnelle est donc composée de coques aux performances très variables.

La reconstruction ne concerne que les meilleurs navires, et elle ne garantit pas nécessairement le maintien des performances originales. Notamment, la pratique du tir par bordées devient impossible après une dizaine d'années de service, car les structures du navire s'usent rapidement sous cette contrainte extrêmement brutale. Cependant, la reconstruction est une nécessité économique, étant donné que son coût est de 20 à 30 % inférieur à celui d'une nouvelle construction.

Au XVIIIe siècle, le coût de la construction, de l'équipement, et de l'armement d'un navire de premier rang (plus de 100 canons, 3 ponts) était en moyenne d'un million de livres tournois. Un navire de second rang (74 à 92 canons) coûtait environ 750 000 livres, tandis qu'un navire de troisième rang (environ 64 canons) coûtait environ 540 000 livres, et un navire de quatrième rang environ 430 000 livres. Pendant leur "première" vie opérationnelle de 10 à 20 ans (hors reconstruction), tous les navires coûtaient près de 150 % de leur coût de construction en entretien, principalement en raison des trois grandes réparations qu'ils subissaient en moyenne.

Répartition des Navires de Guerre en 2002

Selon les estimations de 2002, il y avait environ 1 240 navires de guerre opérationnels dans le monde, répartis géographiquement de la manière suivante :

  • États-Unis : 14 %
  • Alliés et autres membres de l'OTAN : 24 %
  • Russie : 7 %
  • République populaire de Chine : 11 %
  • Reste de l'Asie : 26 %
  • Moyen-Orient et Afrique du Nord : 4 %
  • Reste du monde : 14 %

Note : Cet article est basé sur des informations publiques et ne prétend pas être exhaustif. Pour des informations plus détaillées, veuillez consulter les sources officielles.

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