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Le site de vidéos pornographiques Jacquie et Michel visé par une enquête pour "viols" et "proxénétisme"

CEO Hạnh David
Le monde de la pornographie amateur en France fait actuellement face à une enquête concernant des accusations de "viols" et de "proxénétisme" visant le site de vidéos Jacquie et Michel. Cette enquête a été ouverte...

FLICKR

Le monde de la pornographie amateur en France fait actuellement face à une enquête concernant des accusations de "viols" et de "proxénétisme" visant le site de vidéos Jacquie et Michel. Cette enquête a été ouverte en juillet après que plusieurs actrices occasionnelles aient témoigné des abus qu'elles auraient subis lors de leurs travaux pour cette entreprise.

Des associations féministes ont signalé ces faits à la police judiciaire parisienne en février, après la diffusion d'une vidéo intitulée "Les coulisses sordides du porno amateur" par le site Konbini. Dans cette vidéo, deux femmes témoignent de pratiques sexuelles non consenties lors de tournages. Les récits des victimes mettent en évidence des abus de pouvoir et des pressions exercées sur elles pour accepter des actes auxquels elles avaient clairement refusé de participer.

La société propriétaire du site Jacquie et Michel, dans un communiqué, assure n'être qu'une plateforme de diffusion de films produits par des sociétés tierces et indépendantes. Cependant, elle annonce l'ouverture d'une enquête interne sur ces entreprises et la rupture immédiate de tout lien avec celles qui seraient mises en cause si les accusations sont avérées. L'avocat du groupe affirme que des liens ont déjà été rompus avec des sociétés de production après des dénonciations similaires par le passé.

Le journaliste Robin D'Angelo, qui a infiltré l'industrie du porno amateur et a écrit un livre-enquête à ce sujet, décrit Jacquie et Michel comme une plateforme de diffusion de vidéos produites par des professionnels, mais avec une esthétique amateur. Selon lui, le groupe a connu un succès en achetant à bas prix des vidéos amateurs en France avant de professionnaliser progressivement sa production.

Cependant, le consentement des actrices et les infractions au droit du travail sont des problèmes récurrents dans cette industrie. Les contrats de travail sont rares et la cession des droits d'image est souvent effectuée pour des sommes modiques. De nombreuses personnes regrettent leur participation et ont du mal à faire retirer les vidéos une fois qu'elles sont diffusées.

En plus des accusations de viols, l'enquête vise également des pratiques de proxénétisme. Certains acteurs sont incités à recruter de nouvelles filles et sont rémunérés pour cela. Ces témoignages et cette enquête sont un signal fort envers une industrie qui exploite et abuse un grand nombre de femmes. Les associations féministes espèrent que l'enquête sera élargie pour inclure des accusations d'actes de torture, de barbarie et d'abus de faiblesse.

Il est essentiel que l'industrie pornographique cesse d'être un angle mort de la politique abolitionniste en France. Les associations remettent également en question la différence entre prostitution et pornographie, soulignant que la présence d'une caméra ne devrait pas justifier les abus et les violences subis par les actrices.

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