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J'ai tout pour être heureuse, mais...

CEO Hạnh David
L'insatisfaction, un sentiment complexe D'où vient cette inaptitude au bonheur, ce sentiment d'insatisfaction qui nous hante parfois? Est-ce notre enfance, la société dans laquelle nous vivons, ou notre obsession du bien-être qui en est responsable?...

L'insatisfaction, un sentiment complexe

D'où vient cette inaptitude au bonheur, ce sentiment d'insatisfaction qui nous hante parfois? Est-ce notre enfance, la société dans laquelle nous vivons, ou notre obsession du bien-être qui en est responsable?

La réalité est que tout cela y contribue, mais il y a d'autres facteurs à prendre en compte. Les enfants qui ont grandi avec des parents insatisfaits ou excessivement exigeants peuvent avoir du mal à apprécier ce qu'ils ont et ce qu'ils font. Ils ont peut-être ressenti la tristesse de leurs parents et ont éprouvé le besoin de faire des choses extraordinaires pour "les réparer". En devenant adultes, ils continuent souvent cette quête de l'extraordinaire. Il peut également être difficile d'être heureuse quand on s'est toujours oubliée pour plaire aux autres.

Il est important de savoir que certains traits de caractère, tels que le perfectionnisme ou la dépendance, nous rendent plus susceptibles de souffrir d'insatisfaction chronique. Si nous attendons que tout soit parfait pour nous sentir satisfaites, cela ne se produira que rarement. De même, si nous attendons que le bonheur vienne des autres ou du hasard, nous risquons d'être souvent frustrées. Même lorsque nous obtenons ce que nous voulons, nous éprouverons moins de satisfaction que si nous nous sentions maîtresses de notre propre bonheur.

L'influence des standards et des attentes

Nous sommes toutes influencées par notre environnement. Parfois, sans même nous en rendre compte, nous désirons ce que les autres ont, du moins ceux auxquels nous nous identifions. Nous voulons ce qui est valorisé, ce qui contribue à notre statut social. Cela peut correspondre à nos désirs authentiques (famille, travail, maison, etc.), mais lorsque ce n'est pas le cas, la satisfaction d'obtenir ces choses risque d'être éphémère.

Les femmes face à l'insatisfaction

Les femmes sont-elles plus susceptibles d'être insatisfaites? Le poids de la charge mentale joue-t-il un rôle à cet égard? Les femmes ont souvent des objectifs plus vastes et plus élevés. Nous cherchons encore à relever le défi de réussir à la fois notre vie familiale et professionnelle, tout en ressentant la responsabilité et parfois même l'hyper-responsabilité de tout gérer. La barre est mise haut et nous risquons de perdre de vue l'essentiel : notre capacité à mener une vie qui nous convient et à l'apprécier à notre manière.

Les pièges du perfectionnisme

La recherche de la performance peut procurer de la satisfaction. Le sentiment d'être efficace, de relever des défis et de se dépasser est une source de bonheur. Cependant, le problème se pose lorsque la performance est recherchée pour elle-même, sans objectif concret qui nous ressemble. Cela devient également un problème lorsque nous voulons être performantes tout le temps, dans tous les domaines. Lorsque c'est notre seule motivation, notre seule image satisfaisante de nous-mêmes.

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Les principaux obstacles au bonheur

Il existe des obstacles réels qui ne dépendent pas de nous : certaines maladies physiques ou mentales, la pauvreté, l'isolement, le deuil, les déceptions amoureuses, les épreuves de la vie. Nous ne sommes pas heureuses ou malheureuses en permanence ; il y a des fluctuations selon les périodes de notre vie. Toutefois, notre attitude personnelle joue un rôle important. Sur quoi repose notre estime de nous-mêmes ? Sur les apparences, sur la comparaison, sur ce que les autres pensent de nous ? Tout cela nous expose au risque de ne pas être heureuses. Quelle est notre vision de notre vie ? Lui avons-nous donné un sens qui nous convient ? Choisissons-nous nos projets en fonction de ce qui nous ressemble, de ce qui nous convient ou seulement en fonction de ce qui est valorisé par les autres ?

Comment changer pour être heureuse ?

Nous ne pouvons pas être heureuses sur commande, mais il y a des pistes de solution à explorer. Souvent, notre vie semble complexe. Pour trouver le bonheur, il est essentiel de la simplifier, en commençant par identifier clairement nos besoins réels et nos valeurs authentiques, afin de concentrer notre énergie dans ces directions. Notre bonheur ne peut pas être défini en fonction des critères des autres, il provient de nous-mêmes.

Une fois que nous avons ciblé nos besoins et nos valeurs, nous pouvons établir nos priorités. Cela nous évite de nous disperser dans toutes les directions. Il est important d'avoir des objectifs et de vouloir les atteindre, mais nous devons nous rappeler qu'il faut avancer étape par étape, en prenant le temps de savourer le chemin parcouru.

Ensuite, nous pouvons travailler sur nos objectifs et nos projets concrets en utilisant nos propres ressources. Lorsque nous souhaitons apporter un changement, nous pouvons nous appuyer sur ce qui est solide et positif dans notre vie. Nous n'avons pas besoin de tout changer, et surtout pas de renier notre expérience passée. Il ne faut pas tomber dans la pensée magique selon laquelle en changeant d'emploi, de partenaire, de lieu de résidence, nous serons plus heureuses. Il vaut mieux voir le changement comme une spirale, qui conserve les éléments positifs du passé pour améliorer notre présent et notre avenir.

Il est également important de prendre le temps de reconnaître nos réussites et d'apprécier ce que nous avons accompli. Malheureusement, nous nous habituons rapidement à ce qui nous procurait initialement une grande satisfaction ou un sentiment d'accomplissement. Nous sous-estimons le fait d'avoir un toit, un travail intéressant, un salaire régulier, un partenaire de vie, des enfants en bonne santé, de précieux amis. Rappelons-nous de temps en temps que nous n'avons pas toujours eu tout cela et que cela mérite d'être reconnu. En prenant conscience de nos réalisations, nous réduisons la tentation naturelle de nous comparer aux autres, ce qui ne mène à rien de bon. L'essentiel n'est pas d'avoir une vie qui gagne ou qui perd par rapport aux autres, mais plutôt une vie qui nous ressemble, en accord avec notre être profond.

Pour être heureuse, il faut prendre le temps de se connaître profondément, de ressentir nos émotions et nos réactions face aux événements. En plus de faire des choix qui tiennent réellement compte de qui nous sommes, nous devons aussi apprendre à faire des deuils, notamment celui de la perfection. Apprendre à s'apprécier dans son ensemble plutôt que morceau par morceau, et faire de même pour apprécier les autres.

Quand faut-il s'inquiéter de ne pas être heureuse ?

Il peut arriver que notre manque de bonheur soit le signe d'une dépression, mais ce n'est pas systématique. Nous ne sommes pas heureuses lorsque nous sommes déprimées, mais le fait de ne pas être heureuse ne signifie pas nécessairement que nous sommes en dépression. Nous avons toutes des périodes plus creuses, des journées tristes. Il est important de chercher de l'aide si notre manque d'énergie et de motivation persiste, si nous souffrons et si nous avons l'impression que notre vie nous échappe.

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