Eaf sujet 2023 general corrige
Œuvre : Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831.
Sujet :
"Raphaël avait pu tout faire, il n’avait rien fait.". Comment cette formule, qui se trouve à la fin de La Peau de chagrin, éclaire-t-elle votre lecture de ce roman de Balzac ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur le roman de Balzac au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle.
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Les enjeux du sujet
Le personnage de Raphaël dans La Peau de chagrin est confronté à la possibilité de tout faire, mais il se retrouve à n'avoir rien fait. Ce constat peut être interprété de différentes façons. Le verbe "faire" peut être compris dans ses multiples usages : agir, raconter, penser, rêver, observer. Raphaël est souvent spectateur de sa propre vie plutôt qu'acteur. Ce personnage est profondément réfléchi et le roman peut être considéré comme une étude philosophique.
Le verbe "faire" soulève également des questions sur la narration, l'action et les péripéties dans le roman. Malgré son immobilité volontaire, les actions de Raphaël sont déclenchées par le talisman, un moteur narratif qui lui permet d'exaucer ses souhaits ou de craindre de les formuler. L'opposition entre "tout" et "rien" invite à examiner les différentes significations du verbe "faire". L'infinitif met l'accent sur le processus, tandis que la forme conjuguée souligne le résultat nul de ce processus. Néanmoins, cette négation totale peut être remise en question, les lecteurs pouvant nuancer ce jugement définitif. Raphaël n'a-t-il vraiment rien fait ? Est-ce nécessairement un échec de ne rien faire dans le monde corrompu décrit dans le roman ? De plus, la première proposition est formulée à l'indicatif, et non au conditionnel comme on pourrait s'y attendre. Cela souligne le pouvoir dont jouit le héros, un pouvoir magique conféré par la Peau qui inscrit le récit dans le genre fantastique, tout en évoquant également le conte, mentionné explicitement par Balzac lui-même pour décrire son œuvre. La juxtaposition des deux propositions laisse une ouverture quant au lien que les candidats peuvent établir entre elles. Il peut s'agir d'un lien chronologique (par exemple, les étapes du récit, la structure des parties), d'un lien d'opposition ou d'un lien paradoxal de causalité (parce qu'il avait pu tout faire, il n'avait rien fait).
Les liens avec le parcours
La notion d'"énergie" résonne avec la première partie de la citation, "Raphaël avait pu tout faire", et s'oppose à la seconde partie, "il n'avait rien fait", évoquant ainsi l'immobilisme, la stérilité et l'échec. Cette opposition relie la citation à l'antithèse du parcours, "création et destruction". En effet, l'opposition entre "tout faire" et "rien fait" peut être interprétée comme une variation sur le thème du parcours. L'analyse du verbe "faire" doit donc être mise en relation avec les verbes "créer" et "détruire". Le parcours se concentre sur le genre romanesque, et ce sujet invite à interroger ce genre à travers le personnage principal, auquel la citation est centrée. Il s'agit d'identifier les singularités d'un personnage qui relève à la fois du conte et du roman d'apprentissage, tout en entrant en contradiction avec l'évolution supposée de ce personnage selon ces genres.
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Métropole 2023
- Œuvre : Balzac, La Peau de chagrin.
- Parcours : les romans de l'énergie : création et destruction.
- Peut-on lire La Peau de chagrin comme le tableau d'un monde exténué ?
- Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur La Peau de chagrin, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.
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