Voici une analyse linéaire du prologue de la pièce "Juste la fin du monde" de Jean-Luc Lagarce, qui vous sera utile pour vos études de français au bac.
Juste la fin du monde, le prologue : une introduction
Jean-Luc Lagarce, célèbre comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge, écrivit "Juste la fin du monde" en 1990, deux ans avant sa mort prématurée due au sida. Malgré cela, ses nombreuses pièces connaissent un succès posthume.
L'intrigue de "Juste la fin du monde" tourne autour de Louis, qui annonce à sa famille sa maladie incurable et sa mort prochaine. Ce prologue, qui ouvre la pièce, se divise en deux parties et rappelle les tragédies grecques de Sophocle.
Problématique
Ce prologue de "Juste la fin du monde" est-il traditionnel ? Si ce n'est pas le cas, quel est son véritable objectif ?
Plan de lecture linéaire
Dans un premier temps, du début du prologue à "vous détruirait aussitôt", Louis annonce sa mort imminente. Dans un deuxième temps, de "malgré tout, la peur" à la fin du prologue, Louis prend la décision de retourner dans sa famille pour leur annoncer sa mort prochaine.
I - Louis annonce qu'il va mourir
Du début du prologue à "vous détruirait aussitôt"
Louis est le seul protagoniste à s'exprimer dans ce prologue. Tel un prophète, il fait une prolepse en annonçant sa propre mort : "Plus tard, l'année d'après / J'allais mourir à mon tour". Cette dimension prophétique rappelle la tragédie grecque, où le chœur annonçait souvent de manière énigmatique les événements futurs.
Louis revient ensuite au présent en mentionnant son âge, 34 ans, mais fait allusion à l'âge symbolique de 33 ans, celui de la mort du Christ. Cette référence souligne l'ironie tragique qui entoure la pièce, où la résurrection est absente. Louis est voué à un destin destructeur.
Le temps est un élément poignant dans cette pièce, symbolisé par le champ lexical du temps : "Plus tard", "année", "ans", "nombreux mois", "fini". Le temps est implacable, dévorant, et il précipite Louis vers sa mort inéluctable.
II - Louis décide de revenir dans sa famille
De "malgré tout, la peur" à la fin du prologue
La répétition de "malgré tout" suggère un revirement de situation : Louis décide finalement de combattre sa maladie en retournant dans sa famille. Il utilise même le terme "risque", évoquant l'épopée, tout en sachant que l'espoir de survie est inexistant.
Louis expose sa décision de revenir vers sa famille, exprimant ainsi un combat contre le temps qui passe. Il est l'auteur de sa propre mise en scène de l'annonce de sa mort, soignant chaque détail avec précaution.
Ce prologue révèle également une intrigue psychanalytique, explorant l'inconscient personnel et familial. Louis évoque ses souvenirs enfouis, dans une recherche du mot juste pour révéler la vérité intérieure.
En conclusion, le prologue de "Juste la fin du monde" introduit avec force la pièce, présentant la puissance du destin et le nœud de l'intrigue lié à l'aveu de Louis. De plus, il suggère une intrigue cachée, l'exploration de l'inconscient familial. Pour une lecture linéaire complète de la pièce, consultez les autres parties disponibles.
N.B : La version originale de cet article a été republiée par Annam Restaurant.
