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Commentaire et dissertation

CEO Hạnh David
Thérèse Raquin, un roman publié en 1867 par Emile Zola, est un chef-d'œuvre du Naturalisme. Dans ce livre, Thérèse et son amant Laurent assassinent Camille, leur gênant mari. Mais après ce meurtre, la culpabilité et...

On voit Thérèse raquin à la fin de l

Thérèse Raquin, un roman publié en 1867 par Emile Zola, est un chef-d'œuvre du Naturalisme. Dans ce livre, Thérèse et son amant Laurent assassinent Camille, leur gênant mari. Mais après ce meurtre, la culpabilité et le remords les dévorent, et ils ne peuvent plus se supporter mutuellement.

Cet extrait est le dénouement du roman, au chapitre 32. Il marque la fin tragique de l'histoire et soulève une problématique intéressante : comment cette conclusion répond-elle aux exigences morales ?

Thérèse Raquin chapitre 32 - Analyse du texte de Zola

Le passage dépeint une scène de tension et de lutte entre les deux personnages principaux. Laurent, prenant conscience du danger imminent, dérobe un flacon de poison des mains de Thérèse pendant qu'elle tente de dissimuler un couteau dans sa ceinture.

Le texte souligne leur connexion profonde et étrange en décrivant leur capacité à lire leurs intentions secrètes dans le regard de l'autre. Ils ressentent à la fois de la pitié et de l'horreur en découvrant que leur projet meurtrier est partagé.

Madame Raquin, témoin de la scène, fixe les deux protagonistes avec des yeux perçants et attentifs.

Finalement, Thérèse et Laurent éclatent en sanglots et s'effondrent dans les bras l'un de l'autre. Ils sont épuisés et écoeurés par leur vie misérable, mais s'ils étaient assez lâches pour continuer à vivre, ils seraient condamnés à la même existence sordide.

Dans un dernier acte de désespoir, ils échangent un regard de reconnaissance face au couteau et au verre empoisonné. Thérèse prend le verre, le vide à moitié et le tend à Laurent, qui le finit d'un trait. C'est un éclair. Les deux amants tombent l'un sur l'autre, terrassés par la mort. La bouche de Thérèse heurte la cicatrice laissée par les dents de Camille sur le cou de son mari.

Les cadavres restent toute la nuit dans la salle à manger, déformés, étendus, éclairés par la lueur jaunâtre de la lampe. Madame Raquin, figée et silencieuse, les contemple à ses pieds, incapable de détacher ses yeux de leur présence, les écrasant de son regard lourd.

Une dernière lutte

Deux tempéraments confrontés l'un à l'autre

Dans cette scène, nous pouvons observer l'antagonisme entre les deux personnages. La tentative d'assassinat se déroule simultanément, soulignant ainsi leur mouvement instinctif. Ils sont tous les deux des êtres sensibles et réactifs, illustrant parfaitement le naturalisme de Zola.

La réciprocité

Le chiasme "Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent et Laurent aperçut l'éclair blanc du couteau" met en évidence la réciprocité de la violence. Les deux projets de meurtre sont inclus, et ils se rendent compte simultanément de leurs intentions. Ils partagent le même dessein et se possèdent mutuellement.

La communion dans la mort

La faiblesse et le dégoût

Pendant leur dernier moment ensemble, Thérèse et Laurent sont faibles et écoeurés d'eux-mêmes, pleurant sur la vie sordide qu'ils ont menée et qu'ils continueraient de vivre s'ils étaient assez lâches pour survivre. Ils ressentent le besoin de repos et de néant, de se libérer de leur existence misérable.

La mort : le repos ultime

La mort devient leur seule consolation. Cette crise suprême les brise et les jette l'un sur l'autre, épuisés et passifs. Les verbes d'action prennent le dessus, mettant fin à leur lutte acharnée.

La bouche de Thérèse entre en contact avec la cicatrice laissée par Camille, symbolisant la présence persistante du meurtre dans leur vie. La mort seule peut les libérer de ce crime.

Une communion dans la mort

Dans ce dernier instant, ils retrouvent leur connexion. Ils échangent un dernier regard de reconnaissance, rétablissant leur lien après avoir été séparés par le meurtre de Camille. Les échanges de regards remplacent les mots terribles qui ont été échangés entre eux pendant des mois.

Ils tombent l'un sur l'autre, terrassés par la mort. La communion physique devient possible alors qu'ils ne pouvaient plus se toucher depuis le meurtre. C'est une ironie tragique.

Une fin tragique

Deux êtres tragiques

Ils suscitent à la fois la pitié et l'horreur. Leur sort est cathartique, comme dans une tragédie classique. Leurs erreurs servent de leçon morale au lecteur. Le champ lexical de la mort est omniprésent, soulignant la fatalité qui a pris le dessus sur leur destin.

Ils sont pathétiques, éclatant en sanglots. La scène se termine par une vengeance sous les yeux de Madame Raquin, qui reste immobile, silencieuse et obsédée par leur présence. Les deux corps sans vie des meurtriers de son fils gisent devant elle. Cette mort est la vengeance ultime.

Pour aller plus loin :

  • Résumé de l'œuvre Thérèse Raquin
  • Thérèse Raquin (chapitre 1)
  • Biographie d'Emile Zola
  • Incipit de L'Oeuvre (chapitre 1)
  • La description de Camille à la morgue (chapitre 13)
  • La nuit de noces (chapitre 21)
  • Fiche sur le mouvement naturaliste
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